Le profilage ethnique en débat

Il y a deux ans, le Parlement bruxellois a adopté une résolution de 34 recommandations visant à améliorer la relation entre la police et les citoyens à Bruxelles. Je pose régulièrement des questions au Ministre-Président Rudi Vervoort sur ce sujet. 

Cette semaine sur l'état de la lutte contre le profilage ethnique dans les contrôles de police.

Il ne s’agit pas mettre le problème sous le tapis mais les choses ne semblent pas vraiment avancer au niveau fédéral. 

Voici ce que j’ai noté. 

Étude de safe.brussels terminée en 2024

Le centre de connaissances safe.brussels consacrera une étude aux intervention de police sélective. Je le savais déjà.

Maintenant, j'ai aussi un calendrier : l’étude sera terminée en 2024.

La méthodologie n'a pas encore été déterminée. Plusieurs niveaux politiques vont coopérer : le ministre fédéral de l'intérieur et les commune, qui supervisent les zones de police. Les zones de police doivent également donner leur propre approbation.

Projets

Les associations sans but lucratif suivantes ont été sélectionnées à l’issue d’un appel à projets. Elles recevront un financement de safe.brussels pour des projets visant à rapprocher les citoyens et la police et à lutter contre la polarisation. 

  • Atmosphères, qui amène les jeunes à dialoguer avec la police sur la sécurité des espaces publics.
  • JES, pour son projet 'Je kiffe Bruxelles'
  • Le Belgian Forum for Urban Security : parce que les messages extrêmes et polarisants trouvent aujourd'hui rapidement un public, de nouvelles stratégies locales sont nécessaires pour instaurer le respect et la confiance entre les figures d'autorité et les citoyens. Le Belgian Forum fournit du matériel bilingue, pédagogique et participatif.
  • Le Centre d'information et de documentation pour jeunes organise des activités dans les écoles et les centres de jeunesse pour prévenir le radicalisme violent. L'ASBL met également en contact la police locale et les jeunes de certains quartiers. L’ASBL Inforjeunes bénéficie également d'un soutien structurel.

Certaines ASBL ont également expliqué leur travail au sein du groupe de travail police-citoyens.

Cinq réunions de Bupol

Le groupe de travail police-citoyens, composé de représentants des six zones de police et des 19 communes, se réunit tous les trois mois. Lors des réunions, les associations, les organisations citoyennes sont également invitées à partager leur expertise. 

Entre-temps, bupol s'est réuni cinq fois. 

Un rapport sur les activités de l'année académique de septembre 2021 à juin 2022 est en préparation. Il s'agira notamment de donner un aperçu des initiatives prises dans le domaine de la police de proximité. Ce rapport sera également rendu public.

Tout cela est positif. 

Pour construire le dialogue, il est nécessaire de se rencontrer plusieurs fois. J'attends ce rapport avec impatience.

‘Behavior detection officer’

Le MP a également mentionné la formation d'un « behavior detection officer », afin d'adapter objectivement les contrôles au comportement d'un individu, sans tenir compte de son origine ethnique. 

Plusieurs services de police proposent cette formation. 

Peu d'évolution au niveau fédéral

Mais Bruxelles ne peut pas tout résoudre seule. Certains aspects relèvent de la compétence du gouvernement fédéral.

L'exercice de réflexion à grande échelle (États généraux) sur la police semble être au point mort. 

La norme KUL est obsolète et n'a toujours pas été mise à jour. La population de Bruxelles a augmenté et les effectifs policiers n’ont pas suivi. 

En ce qui concerne les autres recommandations de ma résolution visant à améliorer les relations entre la police et les citoyens (comme la réforme des procédures de plainte en cas de violence policière ou une réglementation sans ambiguïté pour les caméras corporelles), les avancées ont également été rares. 

Il n'y a également pratiquement aucun dialogue entre la ministre Verlinden et le niveau bruxellois.

safe.brussels a eu quelques moments d'échange avec le cabinet de la ministre fédérale. Il s'agissait de créer une organisation systématique. 

Il semblerait que cette ambition est restée lettre morte. 

Décision

La question du profilage ethnique n'a pas été mise sous le tapis.

Tant safe.brussels (Région) que les zones de police prennent diverses mesures pour lutter contre le profilage ethnique. 

Au niveau fédéral, il y a encore beaucoup de marge d'amélioration. 

Image tirée de ma vidéo facebook avec Safouane Akremi. Safouane habite à Anderlecht, est conseiller communal de Vooruit et membre du conseil de police de la Zone Midi. (enregistrement le 28 septembre 2020)