Adapter la politique policière après le décès d’un agent bruxellois

La mort d'un policier bruxellois le 10 novembre dernier semble avoir mis le feu aux poudres.

Le gouvernement fédéral ajuste son approche, ce qui aura également un effet sur le maintien de l'ordre à Bruxelles. Ce n’est pas trop tôt.

Un grand débat s’est tenu aujourd’hui en commission des Affaires intérieures suite à l'incident survenu à Schaerbeek le 10 novembre. J'y ai également posé une question parlementaire.

La police de Bruxelles est confrontée à de gros problèmes. Mais le gouvernement bruxellois ne dispose pas de tous les pouvoirs. Et ne peut pas toujours prendre lui-même les mesures qu'il juge nécessaires.

Par exemple: la norme KUL.

Il s’agit de l’outil que le gouvernement fédéral utilise pour calculer le nombre d'agents de police nécessaires dans une zone. Elle est dépassée depuis plusieurs années.

La population de Bruxelles a augmenté en 20 ans alors que le nombre d'agents de police n'a pas suivi.

Les choses semblent pourtant sur le point de changer.

Le gouvernement bruxellois ne dispose pas de toutes les compétences utiles. Il ne peut souvent pas prendre lui-même les mesures qu'il juge nécessaires.

Les choses se mettent à bouger.

Cellule régionale de sécurité

Bruxelles dispose d'une institution régionale, safe.brussels, chargée de coordonner la politique de sécurité. Mais cette dernière ne fonctionne pas toujours de manière optimale.

Depuis 2018, toutes les communes doivent disposer d'une cellule de sécurité intégrale locale (CSIL). Au départ, safe.brussels participait également à ces réunions. Mais cela s'est arrêté en 2020, après que le Comité permanent de contrôle a fait remarquer que les informations sensibles sur les personnes ne devaient pas être partagées.

En conséquence, safe.brussels était mal informé et les informations n'étaient pas partagées.

Le Ministre-Président bruxellois en a parlé à plusieurs reprises à la ministre de l'Intérieur. En vain.  

Après le 11/10, les choses ont recommencé à bouger. Le ministre fédéral de la Justice a déclaré le 14/11 à la Chambre qu'il voulait s'engager pour une meilleure coopération des cellules de sécurité. La ministre de l’Intérieur a déclaré le 30/11 qu'elle allait elle aussi œuvrer pour un tel accord de coopération.

Bodycams

La ministre de l’Intérieur finalise un projet de loi sur l'utilisation des bodycams.

Peu de progrès

Norme KUL

Le Ministre-Président Vervoort confirme qu'il presse la ministre de l'Intérieur Verlinden pour que la norme KUL soit révisée. Mais cela n'a pas encore donné grand-chose.

Le Parquet en sous-effectif

Tim De Wolf, l'adjoint néerlandophone du précédent procureur, occupe actuellement le poste de procureur du Roi pour Bruxelles. Aucun nouveau procureur officiel n'a encore été nommé. La situation laisse à désirer.

Conclusion

Collaborer

Il est nécessaire d'être sur la même longueur d'onde, surtout lorsqu'il s'agit de sécurité.

Cela signifie que les décideurs bruxellois doivent parler au gouvernement fédéral, clarifier les situations qui se présentent à Bruxelles et le convaincre des besoins de Bruxelles.

Les choses n’avancent pas quand le gouvernement bruxellois pointe du doigt le gouvernement fédéral (ou vice versa).

Une approche pour le Quartier Nord

Après le meurtre d'un policier le 10/11, le Quartier Nord s'est retrouvé dans l'œil du cyclone. Les commerces ont été temporairement fermés.

Une politique forte est nécessaire en matière de travail du sexe, de drogues ainsi que de logements abordables, d’espaces publics de qualité et de perspectives pour les résidents.

On n'insuffle pas si facilement une nouvelle vie à un quartier qui a été négligé pendant des années.