Pas d’approche régionale pour l’achat de bodycams et le stockage d’images

Les caméras corporelles sont une nouvelle technologie et il y a encore beaucoup à apprendre à leur sujet. C'est aussi une technologie coûteuse.

Des études montrent que les caméras corporelles sont particulièrement efficaces pour désamorcer la violence et recueillir des preuves. Elles sont essentielles pour prévenir la violence dans deux sens : contre, mais aussi par la police.

Des projets pilotes sont en cours dans les zones de police de Bruxelles.

J'ai posé une question à ce sujet au député Vervoort aujourd'hui. 

Les images sont stockées sur des serveurs séparés et non sur la plateforme régionale de vidéosurveillance. Les caméras sont achetées séparément. Les possibilités d’économies ne sont apparemment pas prises en compte. 

Et j'ai noté ceci :

Pas d'achat groupé ni de stockage commun des images

L'achat de caméras coûte de l'argent. La mise à jour des caméras corporelles ainsi que le stockage des enregistrements représentent des coûts importants à long terme.

Achetez un grand nombre de caméras à la fois permet de baisser le prix unitaire. Personne ne semble se rendre compte qu'il est moins cher d'acheter des caméras ensemble ou de stocker des images sur un serveur commun.

Les six zones de police ont acheté des bodycams séparément. Même le stockage des images se fait sur les serveurs individuels des zones de police plutôt que sur la plateforme régionale de vidéosurveillance.

Des évaluations qui se font attendre

Dans les six zones de police de Bruxelles, des phases de test pour l'utilisation des bodycams ont été entamées ou sont finalisées. Les évaluations sont prêtes dans la plupart des zones, mais pas encore partout.

Elles prennent beaucoup de temps. Le délai initial pour la finalisation était le premier semestre de 2022.

En outre, chaque zone évalue (ou a évalué) selon sa propre méthodologie. Il est donc difficile de comparer les résultats.

Sur les résultats obtenus jusqu'à présent : aucune information.

Pas de directives régionales sur l’utilisation des caméras

La Région de Bruxelles-Capitale peut uniquement définir un cadre pour l’utilisation des caméras. Le cadre juridique relève de la compétence du fédéral.

Une journée d’étude a été organisée en novembre 2021 par Brusafe, l’école régionale des métiers de la sécurité, et safe.brussels sur « Filmer et être filmé pendant une intervention ». 

Mais on en est resté là.

Une formation générale régionale sur l’utilisation des bodycams fait toujours défaut. Malheureusement, car leur utilisation devrait se faire de la même manière partout.

L’école de police régionale n’organise aucune formation. Les zones de police font à leur sauce. Ce que je déplore. Car la manière dont sont utilisés ces équipements n’est pas sans conséquence.

Elles ne sont pas comme un coup de baguette magique pour désescalader.

Il est nécessaire de prévoir une formation à leur utilisation. Il faut penser à un cadre formel (quand allumer la caméra), aux aspects techniques (comment allumer la caméra), mais aussi à la communication. S’adresser correctement aux badauds et les informer est en effet crucial. Surtout quand il s’agit de nouvelle technologie.

Je reste convaincue que les bodycams sont indispensables au travail de police d’aujourd’hui. Ainsi que de la nécessité d’une rationalisation sur cette question à Bruxelles;

Ne serait-ce que pour des questions de coûts.