Des scènes déchirantes aujourd’hui au Heysel

Les Ukrainiens affluent au Heysel pour s’enregistrer. Les bus vont et viennent en continu depuis la Gare du Midi. Mais la situation sur place est problématique.

C’est ce que j’ai pu constater de mes propres yeux ce jeudi pendant ma visite au centre d’enregistrement pour réfugiés ukrainiens tout juste ouvert au Heysel, au Palais 8. 

« J’aurais préféré rester en Pologne, l’organisation y est bien meilleure qu’ici », affirme une des femmes qui fait la file devant la porte close.

Réessayez demain

Le Secrétaire d’État Sammy Mahdi fait croire que tout se passe à merveille. Les faits témoignent du contraire. 

Le centre d’enregistrement n’est rien d’autre qu’une grande tente. L’encadrement et l’accueil font défaut. Aucune aide médicale publique n’est prévue, aucun services sociaux ou d’interprétation, personne de Fedasil ou de l’Office des Étrangers n’est présent. Les services officiels sont purement et simplement dépassés. 

Officiellement, le site a la capacité d’enregistrer 3000 personnes par jour.

Mais l’Office des Étrangers sur place fait savoir que seules 1900 personnes peuvent entrer par jour.

Les portes du centre ferment dès 12h30 par manque de place. 

Et il n’est pas possible d’obtenir plus d’informations : « revenez demain ».

Jusqu’il y a quelques jours, il n’y avait pas même de toilettes publiques dans les environs. Le parc situé devant le centre d’enregistrement menace de devenir un nouveau parc Maximilien 2.0. 

Heureusement, il y a sur place des bénévoles qui font de leur mieux. « Ça ne m’étonne pas, le centre d’enregistrement est organisé à la belge », déclare l’un d’eux. 

Accueil à la belge 

De nombreux citoyens ouvrent leur porte aux réfugiés. C'est émouvant. Mais cette solution ne peut tenir pour le long terme. Il faut aussi penser aux risques : la plupart des réfugiés ukrainiens sont des femmes ou des mineurs, le groupe le plus vulnérable au trafic d’êtres humains et à l’exploitation. 

Secrétaire d’État Mahdi, intervenez. 

Prévoyez des capacité d’accueil. Faire appel au civisme des Belges via le hashtag #plekvrij (place disponible) ne suffit pas. 

J’ai réalisé cet l'enregistrement sur place.

Lisez également mon article d’opinion (en néerlandais)

Image : photo de ma vidéo