Une politique unique à Bruxelles pour le travail du sexe

Nous avons agi sans précipitation. Mais tout est maintenant prêt. La commission des Affaires intérieures a voté aujourd'hui des recommandations pour une politique unique sur le travail du sexe à Bruxelles.

Ce processus a été précédé par une série d’auditions.

Nous avons reçu des compliments de la part d'organisations de terrain. Les recommandations ne passent pas au-dessus de la tête des travailleurs du sexe.

Le travail du sexe, le plus vieux métier du monde, est tout simplement une réalité. Reconnaître cet état de fait et veiller à de bonnes conditions de travail présente beaucoup d’avantages. Interdire le travail du sexe, c’est le pousser dans la clandestinité ou simplement le déplacer.

Certains bourgmestres bruxellois veulent ne pas avoir de travailleurs.ses du sexe sur leur territoire. D’autres élaborent des politiques en concertation avec les travailleurs.ses du sexe et la police. 

Les fortes disparités d’approche créent une grande confusion.

Avec cette résolution, nous assurons un meilleur encadrement et une approche unique au niveau bruxellois.

Objectif triple

Des quartiers agréables

Nous voulons améliorer la qualité de vie et la sécurité dans les quartiers où se pratique le travail du sexe, dans l’intérêt tant des habitants que des travailleurs.ses.

Les travailleurs.ses du sexe demandent aussi à travailler dans des lieux plus sûrs. Une cohabitation harmonieuse entre travailleurs.ses du sexe, commerçants et riverains n’a rien d’évident, mais c’est certainement possible.

Les problèmes dans ces quartier ont souvent plus à voir avec le trafic de drogue. Ou avec la traite d’êtres humains et les personnes en situation de grande précarité.

Lutter contre la stigmatisation

Le travail du sexe est un travail, une manière de gagner un revenu. Chacun à droit à vivre sa sexualité. C’est la base, mais tout le monde ne voit les choses de la même manière quand il s’agit de travail du sexe.

Les travailleurs.ses du sexe souffrent d’un grave stigmatisation.

Les professionnels de la santé et le personnel des services publics doivent traiter correctement tous leurs clients. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Bonne nouvelle : on peut se défaire de ses préjugés.

Les travailleurs.ses oseront alors plus facilement s’orienter vers une aide.

Tolérance zéro vis-à-vis de l’exploitation

Il y a exploitation quand des trafiquants d’êtres humains et des proxénètes profitent de la transaction (argent contre relations sexuelles). Il faut intervenir avec une grande sévérité dans ces cas de figure.

Et Bruxelles ne peut pas résoudre seule le problème. La coopération internationale est essentielle. Nous devons aussi faire appel au niveau fédéral. Député à la Chambre, Ben Segers (Vooruit) siège à la Commission Traite des êtres humains et a préparé des recommandations.

Cinq points forts de la résolution

  1. Mise en place d'une plateforme de consultation
  2. Étudier la piste du bouton d'alarme
  3. Toilettes publiques, y compris dans les quartiers où se pratique le travail du sexe
  4. Formation des CPAS, d'Actiris et des services de première ligne pour une approche non stigmatisante des travailleurs.ses du sexe afin qu'ils/elles puissent faire valoir leurs droits
  5. Personne de référence dans la traite des êtres humains par zone de police

Choix

Le travail sexuel n'est pas un travail comme les autres. Nous n'avons jamais prétendu cela. Mais il y a des femmes, des hommes et des personnes transgenres qui choisissent ce métier.

Ils doivent pouvoir l’exercer dans les meilleures conditions.

En savoir plus ?

Lisez ici ma intervention, les recommandations de la résolution ou le communiqué de presse.

Ou regardez l'enregistrement de la commission des affaires intérieures (chaîne YouTube du Parlement bruxellois)

Photo : moi en commission des affaires intérieures, avec Jasper, mon collaborateur