Pas de chiffres concernant le pipi sauvage

Les villes doivent disposer de toilettes publiques. Leur absence pose problème : pipi sauvage et nuisances olfactives.

Au début de l’été, je me suis rendue dans le coin de la Gare centrale. Il y avait là un coin sombre qui servait beaucoup à ceux qui doivent uriner. Avec à la clef un vrai ruisseau malodorant.

Je déplore l’absence de chiffres spécifiques sur les mictions sauvages. Il semblerait que le problème ne soit pas suffisamment grave.

Uriner dans l’espace public constitue une infraction au règlement général de police (RGP). Ce RGP est d’application depuis le 1er avril 2020.

Uriner en public peut valoir une sanction administrative communale (SAC). La plupart des SAC concernent les faits d’arrêt et de stationnement. Elles peuvent cependant également sanctionner des formes « moins graves » de nuisance, notamment pour lutter contre le pipi sauvage.

Mais qu’en est-il dans les faits ?

J’ai posé la question.

Wild guess

Impossible d’avoir une réponse claire. Les données font défaut. Car le pipi sauvage n’est pas une catégorie à part.

L’article 15 du Règlement général de police (RGP) dispose qu’ « [il] est interdit de cracher, d’uriner ou de déféquer sur l’espace public ailleurs que dans les lieux destinés à cet effet. »

Il n’établit pas de distinction entre cracher et uriner.

Ce n’est pas logique. Les nuisances occasionnées par le pipi sauvage sont bien plus importantes que celles dues aux crachats.

Ce que je note

  • En 2020, ce sont pas moins de 282 dossiers SAC qui concernaient les crachats, défécations ou mictions dans l’espace public. Les données de 2021 ne sont pas encore disponibles.
  • La Ville de Bruxelles est la première pour le nombre de SAC, elle compte pour plus de la moitié des dossiers.
  • Il est difficile de comparer les données des zones de police. En effet, elles n’utilisent pas toutes le même logiciel de codage. Heureusement, le règlement général de police a été harmonisé.
  • Des procès-verbaux sont-ils rédigés sur la base de flagrants délits ou d’images de caméras de surveillance ? Je n’ai pas obtenu de réponse.

Conclusion

Je déplore l’absence de chiffres spécifiques sur les mictions sauvages. Il semblerait que le problème ne soit pas suffisamment grave.

Je continue d’insister sur la nécessité de disposer de toilettes publiques. Elles font parties des équipements de base pour une ville.

Car si leur installation et leur entretien coûtent de l’argent, leur absence également.