Comment lutter contre le trafic d’êtres humains ?

Dans le cadre de la Journée européenne de lutte contre la traite des êtres humains (18 octobre), Pag-Asa a organisé cette semaine plusieurs projections de films et autres événements pour mettre en lumière ce phénomène. J’y étais présente aujourd’hui. 

De quoi s’agit-il ?

Par trafic d’êtres humains, il faut comprendre tout acte ayant pour objectif d’exploiter des êtres humains. Il peut s’agir d’exploitation sexuelle ou économique comme de mendicité forcée, de trafic illégal d’organes ou de criminalité forcée. 

Le travail du sexe et le trafic d’êtres humains ne vont pas nécessairement de pair. Mais il convient d’intervenir en cas d’exploitation humaine.

Selon les estimations du Global Slavery Index, le nombre de victimes de la traite en Belgique s'élève à 23 000.

Seule une fraction d’entre elles sont détectées car le personnel spécialisé est insuffisant dans la police, l'inspection et la justice.

En outre, les victimes ne parviennent souvent pas à joindre les organismes qui peuvent les aider au mieux. Parfois, ce sont les victimes elles-mêmes qui font obstacle.

Mais même les services de première ligne ne savent pas toujours comment reconnaître la traite des êtres humains ou quelles organisations spécifiques aident les victimes.

Pag-asa pour Bruxelles

Pag-asa est l'un des trois refuges légalement reconnus pour les victimes de la traite, basés à Bruxelles. Chaque année, ils accompagnent 200 personnes qui ont été victimes de la traite des êtres humains.

Pag-asa propose également une formation aux professionnels : quels sont les signes révélateurs de la traite des êtres humains, quelles sont les mesures à prendre ?

En raison de son contexte international, la région de Bruxelles compte un nombre disproportionné de victimes de la traite d'êtres humains. C'est également un thème pour one.brussels.

Les communes et les zones de police de Bruxelles ont leurs propres règles concernant le travail du sexe. Les trafiquants d'êtres humains exploitent commodément les ambiguïtés et les contradictions. 

Nous devons débattre du travail du sexe

Ce printemps, plusieurs intervenants sont passés devant la commission des Affaires intérieures lors d'auditions sur le travail du sexe, comme la chercheuse Magaly Rodriguez, M. Debuf, premier commissaire de la zone de police de Bruxelles-Nord ou l'organisation Utsopi. C'était instructif.

Je travaille au Parlement de Bruxelles sur une résolution concernant le travail du sexe.

Je suggère de se concentrer sur ce qui fonctionne, de nous défaire de nos émotions et de considérer le travail du sexe d'une manière non stigmatisante. Ceux qui l’exercent volontairement exercent une activité professionnelle.

Mais il existe des risques spécifiques. La sécurité et l'accès aux soins des travailleurs du sexe doivent être améliorés.

Le travail du sexe et le trafic d’êtres humains ne vont pas nécessairement de pair. Mais il convient d’intervenir en cas d’exploitation humaine. Il faut mener ce combat.

Avec une meilleure formation dans les zones de police de Bruxelles, ainsi que plus de ressources pour les organisations compétentes. Mais aussi une harmonisation de la politique en matière de travail du sexe.

Les communes et les zones de police de Bruxelles ont en effet leurs propres règles. Les trafiquants d'êtres humains exploitent commodément ces ambiguïtés et ces contradictions. 

C'est ce que fait mon collègue de la Chambre...

De nombreux leviers dans la lutte contre la traite des êtres humains se situent au niveau fédéral. Heureusement, cette question a fait l'objet d'une attention accrue au cours des derniers mois.

Ce printemps, mon collègue Ben Segers, député Vooruit à la Chambre, a pris l'initiative de créer une commission spéciale sur la traite des êtres humains. Cette commission devrait résoudre le manque de personnel et donner plus de poids à la lutte contre la traite des êtres humains. 

Et c'est nécessaire. Cet été encore, la révélation d'abus cruels dans un chantier de Borealis a suscité un vif émoi.

one.brussels-Vooruit prend également cette question à cœur. Parce que l'exploitation existe encore. Et nous ne devrions pas accepter cela.

Image : Je suis allée voir le film Tori et Lokita et j'ai assisté à la discussion après la soirée avec Pag-asa, le jeudi 20 octobre au Cinema Palace.