Je retrouve dans la déclaration de politique générale de la Région de Bruxelles-Capitale plusieurs éléments satisfaisants, en premier lieu le principe qui veut que personne ne sera laissé de côté. Mais je suis aussi inquiète.

Car les principes, c’est bien beau, mais ça ne suffit pas. Il faut aussi les concrétiser. Le gouvernement libère aujourd’hui des fonds pour les Bruxellois.es qui ont des problèmes financiers, il faut désormais que ces fonds arrivent aux bonnes personnes. Et ça n’est pas évident.

Quatre exemples de bonnes mesures

1. 20 millions d'euros supplémentaires pour les CPAS pour aider les Bruxellois.es à payer leur facture d'énergie.
2. Indexation intégrale des allocations familiales. La Flandre ne le fait pas, contrairement à Bruxelles.
3. Un budget supplémentaire pour soutenir les aides ménagères du secteur des titres-services et leur offrir de meilleurs rémunérations et conditions de travail.
4. 26 millions d’euros supplémentaires pour le secteur non marchand. Pour reconnaître le travail essentiel de ces travailleurs.

Quatre réserves

1. Les classes moyennes ont aujourd’hui également le droit à un soutien du CPAS pour le règlement de leurs factures d’énergie. Mais l’information n’est pas suffisamment connue.
   one.brussels a élaboré un pacte énergétique comprenant notamment un guichet énergie, numérique ou téléphonique, pour tous les Bruxellois.es. Tous les Bruxellois.es ont ainsi un même point de contact. Nous continuons à penser que c’est une bonne idée. Cela permettrait d’éviter pas mal de stress.
2. Notamment pour les personnels des CPAS, qui sont sous pression. Ils ont déjà fait grève plusieurs fois pour dénoncer la trop forte charge de travail. Que ferons-nous pour soutenir les personnels des CPAS ?
3. Il y a deux semaines, le Ministre Maron a présenté son Plan Social-Santé Intégré, prévoyant une meilleure harmonisation parmi les CPAS et une approche plus ciblée par quartier. one.brussels y adhère pleinement. Mais le plan pauvreté n’est toujours pas prêt. Et ce Plan Social-Santé Intégré n’est toujours doté d’aucun budget.
4. 50 millions d'euros supplémentaires sont libérés pour l’accueil des réfugiés ukrainiens. Ce qui est une bonne chose. Mais quels budgets le Gouvernement bruxellois prévoit-il pour l’accueil des autres réfugiés ou l’hébergement des sans-abris et sans domicile fixe ?
   On estime à 500 le nombre de mineurs non accompagnés qui traînent dans nos rues. Nous ne pouvons pas commencer à donner le priorité à un groupe défavorisé au détriment des autres.
   Puisque le fédéral manque à ses devoirs, c’est comme d’habitude à Bruxelles qu’il revient de trouver un bonne partie de la solution. Il faut urgemment créer de nouveaux lits et un soutien supplémentaire pour les organisations humanitaires. Une bonne nouvelle : c'est possible. Les hôtels de Bruxelles comptent des chambres inoccupées. Nous devons y réfléchir de toute urgence.

Nous vivons une période difficile. Les périodes difficiles nous donnent également l'occasion de faire ses preuves.

Cher gouvernement de Bruxelles, il est temps de passer à l’action.

Photo : moi dans l'hémicycle avec mes collègues députés Fouad Ahidar et Hilde Sabbe