Ce que m’ont enseigné les experts des trottinettes partagées 

Les trottinettes partagées sont très populaires. Mais elles causent aussi de nombreux accidents. La commission Mobilité du Parlement bruxellois s’est penchée sur la question le 16 mai et le 6 juin.

La première session a vu intervenir des docteurs et des spécialistes de la sécurité routière. Les opérateurs (des trottinettes partagées) ont participé à la deuxième.

Voici ce que j’en ai retenu.

L’utilisation est facile, mais pas rouler en sécurité

Les usagers peuvent très facilement emprunter les trottinettes. Mais sont-ils prêts à se lancer dans la circulation ? Non.

Un accident corporel sur 5 implique une trottinette.

Chaque jour, des personnes se retrouvent aux urgences avec des blessures graves. Ils ont des fractures du visage et du poignet. La plupart d'entre eux sont des jeunes.

Les risques, auxquels il faut être particulièrement attentif, sont trop peu connus. 

Qu'en pensent les opérateurs?

Les opérateurs de trottinettes ont été entendus le 6 juin. Il est évident qu'ils veulent faire des bénéfices. Il est donc dans leur intérêt que les utilisateurs soient satisfaits du service.

Les victimes d’accidents ne sont évidemment pas satisfaites. Ce sont autant de clients perdus.

Les opérateurs sont donc prêts à coopérer avec les pouvoirs publics et à respecter d'autres réglementations.

Parce qu'ils veulent eux aussi que la sécurité des utilisateurs de trottinettes s'améliore.

Une responsabilité partagée 

Les experts de la circulation et les opérateurs sont d'accord. La sécurité routière est une responsabilité partagée entre les pouvoirs publics, les opérateurs et les usagers. 

Les pouvoirs publics doivent aménager la voirie de manière sûre et la rendre lisible, adapter le cadre réglementaire et contrôler le respect des règles. 

Les opérateurs doivent proposer des trottinettes partagées sûres, conçues de manière simple et durable. Ils ont également un rôle à jouer dans le contrôle. Ils peuvent orienter le comportement des usagers (par exemple en cas de mauvais stationnement). 

En ce qui me concerne, ils doivent également proposer une offre qui couvre l'ensemble de la région, à des prix raisonnables.

Les usagers doivent respecter les règles. 

Action

Bruxelles limitera le nombre de trottinettes partagées par opérateur. La réglementation sera également plus stricte.  

La ministre Van den Brandt va réduire le nombre d'opérateurs à deux, qui offriront ensemble un maximum de 8 000 trottinettes. Je crains que le prix pour les utilisateurs n'augmente.

La ministre veut également réglementer plus strictement le stationnement : dans toute la Région, les trottinettes ne pourront être stationnées que dans des zones délimitées. C'est bien beau, mais il est urgent d'ajouter des dropzones.

Les contrôles en général doivent être renforcés en ce qui concerne le stationnement ainsi que la conduite dangereuse. Je vois encore trop souvent deux personnes sur une même trottinette.

Il y a encore pas mal de marge d’amélioration.

Je suis le dossier.

Parce que les trottinettes sont un moyen de transport pratique. De nombreux Bruxellois s'en servent.