De l’urgence de s’attaquer aux rodéos urbains

Les rodéos urbains sont une réalité quotidienne dans certains quartiers de Bruxelles. Ils représentent un véritable danger. Les efforts pour lutter contre ce phénomène sont insuffisants. Les zones de police ne coopèrent pas entre elles. Il n’existe pas non plus d’analyse globale du problème, les données chiffrées uniformes font défaut.

La sécurité routière est très importante pour le gouvernement actuel. La lutte contre les rodéos urbains est une des priorités du plan de sécurité routières jusque 2030. En principe. Car la pratique ne suit pas.

Pas de collaboration entre communes ou zones de police. Des approches divergentes. La coordination régionale est quasi inexistante.

Le plan de sécurité routière régional plaide depuis des années pour une meilleure collaboration entre les zones de police et les communes en ce qui concerne les rodéos urbains. En vain.

Les chiffres qui me sont communiqués

  • La zone de police Bruxelles-Ouest : depuis 2019, on a constaté respectivement 26, 18, 20, 38 et 9 infractions relatives aux rodéos urbains.
  • Zone de police Bruxelles-Ixelles : pas de chiffres spécifique sur le nombre d’infractions, mais bien sur les saisies de véhicules - en 2020, ce sont 39 véhicules qui ont été saisis administrativement et 9 judiciairement. En 2021, ces chiffres étaient respectivement de 31 et 5.
  • Zone de police Nord : 299 cas de vitesse excessive en 2021 et 23 cas de comportement routier dangereux. En 2022, ils étaient respectivement de 268 et 39. Cette année, on en a déjà recensé 41 et 12.
  • Étonnamment, la zone de police Montgomery n’a pas encore constaté d’infraction en matière de rodéos urbains.

Ce que je retiens de ces chiffres

Ça va dans tous les sens.

Chaque zone a sa propre méthode de comptabilité. il est donc impossible de produire une analyse au niveau régional.

Les zones de police et les communes ne coopèrent pas. Et la coordination régionale est quasi inexistante.

Le nombre de plaintes des bruxellois n’est pas non plus étudié de manière globale. Cela permettrait pourtant d’avoir une bonne idée des quartiers qui devraient être traités en priorité.

Des promesses non tenues

Il y a un an, la ministre de la Mobilité déclarait « que les mesures déjà prises ne semblent pas suffisantes pour endiguer durablement le phénomène des rodéos urbains ». Mais les nouvelles mesures ne se concrétisent pas.

Mais les nouvelles mesures ne se concrétisent pas.

  • Promesse d'augmenter le personnel de l'équipe de contrôle et de sanction de Bruxelles Mobilité : non tenue. Actuellement, une seule personne a été trouvée pour ce poste. Une deuxième personne est recherchée, mais il n'y a pas de candidats selon la ministre.
  • Également annoncé il y a un an : un groupe de travail pour l'échange de bonnes pratiques, réunissant différentes zones de police et analysant également des exemples étrangers. Groupe de travail : pas encore créé. Calendrier : non communiqué.

Enfin, ceci : la zone de police Midi utilise les images des caméras pour suivre et saisir les véhicules. Ce qui fonctionne très bien. Pourtant, aucune autre zone de police n'utilise les images des caméras pour traquer les auteurs. Cela me semble être une occasion manquée. Après tout, il y a des caméras partout.

Unir les forces

Les chances d'attraper et de sanctionner un auteur dépendent donc de la commune où il sévit. Une situation qu’on ne peut que déplorer.

Les zones de police et les communes doivent travailler ensemble et la Région doit s'adapter pour aboutir à une politique cohérente. Pour réellement punir les contrevenants et améliorer la sécurité routière.

Lisez également mon communiqué de presse, l'article dans La Capitale (FR) ou dans Het Nieuwsblad (NL).