Les contrôleurs de la STIB ne sont pas des policiers 

La Ministre Van den Brandt accorde davantage de compétences aux contrôleurs de la STIB dans la lutte contre les incivilités sur le réseau. Ils peuvent actuellement dresser des amendes.

Mais qu’entend-on par incivilités ? Les contrôleurs sont-ils suffisamment formés pour cette mission ? J’ai posé une question parlementaire en Commission Mobilité du 10 octobre 2023. 

Qu’est-ce qu’une incivilité ? 

Manger dans les transports, mettre de la musique, cracher, consommer de l’alcool ou de la drogue sont autant de comportements interdits sur le réseau de la STIB. Et à raison.  

Mais porter un sac volumineux ou provoquer des nuisances olfactives relève aussi de la catégorie « incivilités ».

Et c’est là que je me pose des questions. On pourrait croire que les sans-abri sont explicitement visés. On peut aussi s’interroger sur le fait que les contrôleurs de la STIB peuvent infliger une amende dans un périmètre jusqu’à 15 mètres hors de la station STIB. 

D’accord, il y a beaucoup de sans-abri sur le réseau de la STIB. Et ils occasionnent parfois des nuisances. Mais le problème n’est pas que les sans-abri viennent cherche abri dans les stations de métro. Le problème est qu’ils n’en trouvent nulle part ailleurs.

Mais leur coller des amendes ne résoudra rien. 

Question de société

Les nuisances dans les transports publics s’inscrivent dans un questionnement sociétal bien plus large. Il s’agit d’un problème de pauvreté, de toxicomanie, de personnes sans papier... Et ce n’est pas qu’un problème de sécurité. Il s’agit principalement d’une question de santé publique. 

Et c’est complexe. C’est pourquoi la STIB doit collaborer non seulement avec la police, mais aussi avec les services de secours et le secteur social. 

Surtout la prévention, au-delà de la répression 

Infliger des amendes s’inscrit dans une logique de répression. Mais des mesures de prévention sont également adoptées.

Le projet SubLINK, qui a démarré dans la station de métro de la Porte de Namur, a depuis été étendu à 11 à 12 stations. SubLINK apporte une solution globale : un accompagnement médical et psychosocial pour les toxicomanes ainsi qu’une capacité d’accueil. On s’attend à ce que cette extension se poursuive vers de nouvelles stations. 

La formation des contrôleurs de la STIB passe également par une collaboration avec le secteur social.

Outre la formation générale, une formation spécifique est prévue pour apprendre aux contrôleurs à gérer les toxicomanes, en collaboration avec Dune et l’ASBL Transit. Une autre formation est consacrée à la manière d’approcher les personnes sans-abri.

Quelles organisations sont impliquées dans cette formation ? La Ministre n’a pas répondu à la question. 

Je suis le dossier.  

En savoir plus ?

Visionnez mon intervention en séance plénière du 30 juin 2023 à partir de 41:30.