Du pain sur la planche pour Bruss’Help

L’organisation régionale Bruss’Help coordonne l’accueil d’urgence et les dispositifs d’insertion pour les sans-abris de la Région bruxelloise. Comment cela se passe-t-il ?

Bruss’help existe depuis juin 2019.

La création de Bruss'Help est la pierre angulaire de l'ordonnance « relative à l'aide d'urgence et à l'insertion des personnes sans abri » de 2018 de Pascal Smet et Céline Fremault.

L'objectif : réduire le nombre de sans-abri à Bruxelles et la durée du sans-abrisme (notamment grâce à une forte collaboration avec la ministre du Logement).

Quels résultats ?

L'approche

Bruss'Help a connu un démarrage difficile en pleine pandémie de COVID-19.

L'organisation tourne aujourd’hui à plein régime et accompli beaucoup de travail. Un travail utile.

C'est ce qui ressort de la réponse donnée à ma question par le membre du Collège Maron au sein de la Commission de la Santé et de l'Aide aux personnes.

  • Un plan directeur contre le sans-abrisme est en préparation, en collaboration avec tous les acteurs impliqués dans le sans-abrisme en Région bruxelloise.
  • Il y a encore du travail en ce qui concerne la coordination de la politique de lutte contre le sans-abrisme entre les différents niveaux politiques et les organisations. Des mesures ont été prises. Mais la route est encore longue.
  • - Bruss’Help mise à fond sur l’exercice des droits. En effet, les personnes à la rue, sans domicile ni résidence, perdent une grande partie de leurs droits. Elles ne peuvent pas toucher de salaire ni d’allocation, ne peuvent pas ouvrir de compte bancaire ou exercer un travail rémunéré (p. Ex. dans le cadre d’un contrat spécial). Le projet « Housing First » de Bruss’Help vise à redonner la possibilité d’exercer ces droits (perdus). Une subvention de 120.000 euros y a été consacré en 2021 et 2022 et de 60.000 euros en 2023. Cette approche centrée sur les droits est la bonne selon moi.

Cela suffira-t-il ?

Non.

Les chiffres ne baissent pas. Les personnes vivant dans la rue sont toujours plus nombreuses. Et on compte de plus en plus de familles avec femme et enfants. La crise de l’accueil, la précarité économique et la guerre en Ukraine n’y sont pas étrangères.

La question est complexe. Il n’y a donc pas de solution simple.

Les sans-abri à Bruxelles sont super divers en termes d’origine et de nationalité : certains sont belges, ont une nationalité européenne ou encore viennent de plus loin.

Mais les raisons pour lesquelles ils se retrouvent à la rue sont aussi diverses. Il est donc nécessaire de trouver une nouvelle approche. Ceux qui souffrent d’addictions ont besoin d’une aide différente que les réfugiés ou une personne qui se retrouve à la rue à la suite d’un divorce.

Ce qui veut dire aussi que différents pouvoirs sont compétents en matière d’aide. Bruss’Help a ici une fonction de coordination. Mais les besoins sont importants et les moyens de l’organisation ne sont pas toujours à la hauteur. 

Bruxelles a besoin d’une politique globale en matière de sans-abrisme pour aider tous ceux qui sont à la rue.

Numéro d’urgence

Un point critique : le numéro d’urgence de Bruss’Help n’est toujours pas entré en service.

L’ordonnance prévoit pourtant que « Tous les jours de la semaine, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, un numéro d’urgence sociale est en service pour contacter Bruss’help ».

Il s’agit donc d’un chantier important pour les prochains mois. Il est vital que les sans-abri puissent appeler un numéro d’urgence gratuit à tous moments.

Bruss’Help, chapeau pour le travail que vous faites.

Lisez le rapport d’activité 2022 de Bruss’Help ou ma question sur le sujet (dans le rapport de la réunion de la commission à partir de la p.12)