Lutter contre l’inoccupation des bâtiments : les options existent
Il y a tant de sans-abri à Bruxelles, tant de personnes en besoin d’un logement qui ne peuvent se tourner vers le marché privé. Et pourtant les bâtiments inoccupés sont légion dans notre ville. Un paradoxe de taille. Comment remédier à cette situation ? j’ai discuté avec Dominique, qui vit à la rue, et j’ai rendu visité SWOT-mobiel à Jette et Woonbox à Molenbeek, deux projets de logement super intéressants de l’asbl Samenlevingsopbouw Brussel. SWOT-mobiel à Jette et Woonbox à Molenbeek, deux projets de logement super intéressants de l’asbl Samenlevingsopbouw Brussel. Samenlevingsopbouw Brussel vzw.
Révoltant
Quoi de plus révoltant que de devoir dormir dans la rue, au pied d’un bâtiment vacant ? C’est également ce que pense Dominique Lecoq, qui vit à la rue. J’ai fait sa connaissance en avril 2020, au cours d’une ronde avec Doucheflux. Il a lancé il y a deux ans une pétition afin de mettre les bâtiments vacants à disposition des personnes sans-abri. Il a récolté auprès des Bruxellois suffisamment de signatures pour que le Parlement régional organise une commission délibérative, disons une commission citoyenne. Elle a démarré ses travaux le 24 juin.
Droit de gestion publique
Dominique a surtout discuté avec moi de l’ordonnance (loi bruxelloise) de 2010 sur le droit de gestion publique permettant à une commune, un CPAS ou une Sociétés immobilières de Service public de reprendre la gestion d’un bâtiment vacant. Mais la question est complexe. Elle demande du personnel, une expertise et des investissements. Ce droit n’est donc que rarement mis en œuvre. La Secrétaire d’État Ben Hamou tente d’abattre les obstacles au droit de gestion publique. Voilà qui pourrait servir aux travaux de la commission citoyenne.
Un travail admirable
Concrètement, comment remplir les bâtiments vacants ? J’ai visité les projets SWOT-mobiel à Jette et Woonbox à Molenbeek, deux projets de logement innovants de Samenlevingsopbouw. C’est l’aboutissement d’un travail admirable de tous les partenaires. Ces projets apportent une réponse aux besoins criants en matière de logement (comme pour les sans-abri et les familles qui ne peuvent rester chez elles à cause de la violence domestique). Ces projets s’attaquent en même temps à l’inoccupation des bâtiments.
Laisser des bâtiments vacants est un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre. Nous ne pouvons jamais accepter le sans-abrisme comme étant un phénomène inéluctable. C’est pourquoi je me consacre à ces question au Parlement.
Cher Dominique, chère asbl Samenlevingsopbouw, merci pour votre temps et pour l’inspiration.