Il faudra encore attendre pour un plan à long terme de lutte contre la pauvreté 

Depuis plusieurs années, environ un tiers des Bruxellois ont des revenus inférieurs au seuil de risque de pauvreté. La flambée des prix de l’énergie plonge de nombreux Bruxellois dans les difficultés financières.

Se nourrir ou se chauffer ? Un tel dilemme ne devrait jamais se poser, c’est pourtant le cas aujourd’hui.

Les salaires bruxellois sont parmi les plus élevés du pays. Ce n’est pourtant pas si évident quand on voit Bruxelles. La prospérité produite à Bruxelles bénéficie insuffisamment aux Bruxellois. 

Ils sont nombreux à avoir du mal à joindre les deux bouts. Le dilemme entre choisir de se nourrir ou se chauffer ne devrait jamais se poser. Pourtant, c’est malheureusement le cas à l’heure actuelle. 

Et la pandémie de coronavirus n’a pas amélioré la situation. Beaucoup de personnes ont perdu leur emploi pendant la crise ou ont dû accuser une baisse (temporaire) de leurs revenus.

Pas seulement un problème financier

La Flandre et la Wallonie disposent d’un plan à long terme de lutte contre la pauvreté. Ce n'est toujours pas le cas de Bruxelles. La législature est à mi-mandat, il est grand temps de s’y mettre. 

Les Bruxellois sont confrontés à différents problèmes. Car la pauvreté n’est pas qu’une question d’argent. Il s’agit aussi d’un manque d’opportunités, de l’accès restreint à l’enseignement et aux pouvoirs publics, du manque de logements abordables ou d’emplois de qualité. 

Autant de problèmes qui exigent une vision de long terme, comme un fil rouge traversant différents domaines de décision. Les plans provisoires ne règlent que les besoins les plus urgents. Il s’agit de pansements sur une jambe de bois, pas de réponses structurelles. 

La Flandre et la Wallonie disposent d’un plan à long terme de lutte contre la pauvreté. Ce n'est toujours pas le cas de Bruxelles. La législature est à mi-mandat, il est grand temps de s’y mettre. 

Pourquoi Bruxelles est-elle à la traîne ? Où en est ce plan ? C’est ce dont nous avons discuté aujourd’hui en Commission Santé et Aide aux personnes, à l’occasion de l’interpellation de ma collègue Delphine Chabbert.

À quand un plan structurel

Alain Maron, membre du Collège, pointe du doigt la crise sanitaire comme étant le principal responsable. Heureusement, le Collège présentera début mars 2022 son Plan Social Santé Intégré (PSSI), malgré un retard de plus d’un an. Ce plan a été développé en étroite collaboration avec les secteurs social et de la santé. C'est déjà une excellente nouvelle.

Mais ça ne fera toujours pas un plan de lutte contre la pauvreté pour Bruxelles. 

Celui-ci devra encore être intégré au PSSI. En bref, dans plans dans des plans dans des plans... Tout cela devient fort compliqué et nous ne savons pas encore à quoi tout cela aboutira.

J’attends anxieusement et jugerai ce plan début mars avec un regard critique. Car une approche efficiente et structurelle de la pauvreté est une urgence impérieuse pour notre Région.